mardi 25 février 2014

Ce remaniement qui vient

Ça fera plus d’un an que de nombreux médias ou partis le réclament. A force de prédire qu’il va arriver, un jour où l’autre il sera. L’Opinion l’annonce pour les jours à venir, avant le 1er tour des municipales. Libération croit savoir qu’il ne faudra pas attendre le verdict des européennes. Jean-François Copé l’appelle de ses vœux toutes les semaines et a réitéré sa demande suite à la manifestation de Nantes. Quand ce tant attendu remaniement va-t-il arriver ? Et surtout que va-t-il nous réserver comme surprise ?

Sans être Madame Irma, il me semble difficile d’imaginer un remaniement avant le moindre résultat électoral. François Hollande est confiant du cap qu’il suit. Un remaniement au début du mois de mars n’aurait pour signification que la reconnaissance de sa nécessité mais qu’il serait arrivé trop tard. La seule explication d’une telle urgence pourrait être la sortie précipitée d’un groupe politique du gouvernement. Ce sur quoi Jean-François Copé montre son inculture. Pourquoi le gouvernement éclaterait sur le sujet de Notre-Dame-Des-Landes ? Le sujet est connu et fait parti des désaccord dans l’accord législatif signé entre Europe Ecologie-Les Verts et le PS, au même titre que l’EPR de Flamanville. Les leaders d’Europe Ecologie-Les Verts sont dans leur droit et ils en usent avec tact.

Un remaniement entre les élections municipales et les élections européennes serait plus probable. Il serait être peut-être même indispensable si le PS subissait une grande défaite le soir du 2ème tour des municipales. Il serait un signe aux électeurs que François Hollande a compris une partie de leurs attentes. Juste avant les élections européennes, François Hollande donnerait un coup de pouce au PS en insufflant du dynamisme et un nouvel angle d’observation politique.

Enfin, un remaniement pourrait avoir lieu après les européennes, aussi bien en juin qu’en septembre ou en 2015. Ce n’est pas tant la période du remaniement qui compte que le sens que l’on veut lui donner. En choisissant un remaniement post-électoral, il sera nécessaire de prendre en compte les attentes des électeurs. Ça pourrait signifier l’entrée de composantes du Front de Gauche au gouvernement si la gauche du PS réalise un gros score. Ou une alliance avec le centre et peut-être la confirmation de l’aile sociale-démocrate. On s’orienterait alors vers une confirmation de la politique menée depuis le début du quinquennat qui sans me déplaire, ne ravira probablement pas les Français qui se détournent de François Hollande mois après mois dans les sondages de popularité.

Je pense que l’heure du remaniement approche. J’aime l’idée d’un remaniement entre les deux échéances électorales, cela donnerait un coup de fouet à l’élection européenne et pourrait éviter une défaite. Ce remaniement ne doit pas être une conséquence électorale mais un nouveau départ après 2 ans de gouvernement. 

François Hollande a engagé la confiance de son gouvernement dans la réalisation de son pacte de responsabilité. Pour le deuxième acte du quinquennat, le Président doit partir sur une équipe resserrée et centrée sur les ténors de l’ancien. Manuel Valls, Christiane Taubira, Najat Vallaud-Belkacem, Michel Sapin et Pierre Moscovici doivent être de la nouvelle équipe ministérielle.
Valls et Taubira pour poursuivre leur politique et mener à bien la grande réforme pénale tant attendue par l’électorat de gauche. Les trois autres s’adapteraient à tous les principaux postes. Pourquoi pas Pierre Moscovici aux Affaires Etrangères ? Sapin poursuivrait son excellent travail de dialogue social mis en place depuis 2012 au ministère du travail tout en prenant les rennes de Bercy ou de Matignon. L’important, c’est que l’ensemble du gouvernement soit pleinement impliqué dans 3 grandes réformes : la réforme fiscale avec la fusion de l’impôt sur le revenu avec la CSG, la réforme pénale avec la fin des peines planchers et de la politique du tout carcéral, la réforme de la famille avec le statut des beaux-parents et, si le conseil de l’éthique va dans ce sens, la PMA pour les couples de femmes lesbiennes.

Il ne sert à rien de demander un remaniement juste pour le remaniement. La politique restera celle de François Hollande. Une politique sociale-démocrate qui ne satisfera pas le Front de Gauche. Une politique qui restera toujours progressiste et humaniste et qui donnera toujours des boutons aux réactionnaires de l’UMP. Si en plus l’OCDE nous dit enfin que la courbe du chômage s’est bien inversée lors du dernier trimestre 2013, alors seul un remaniement esthétique ne sera à prévoir, au grand dam des éditorialistes du Point, du Figaro et consorts.


Ce billet a été écrit et publié pour "l'édito des blogueurs" sur Mediavox.fr 

2 commentaires:

  1. C'est tout de même curieux, cette fascination pour les "remaniements", dont l'histoire de la Ve République prouve à l'envi qu'ils n'ont jamais changé quoi que ce soit à une situation politique donnée, sinon un léger rebond dans les sondages durant deux ou trois semaines.

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    1. Je suis globalement d'accord, c'est pourquoi je propose de garder les principaux ministres

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