Ça fera plus d’un an que de nombreux médias ou partis le réclament. A force de prédire qu’il va arriver, un jour où l’autre il sera. L’Opinion l’annonce pour les jours à venir, avant le 1er tour des municipales. Libération
croit savoir qu’il ne faudra pas attendre le verdict des européennes.
Jean-François Copé l’appelle de ses vœux toutes les semaines et a
réitéré sa demande suite à la manifestation de Nantes. Quand ce tant
attendu remaniement va-t-il arriver ? Et surtout que va-t-il nous
réserver comme surprise ?
Sans
être Madame Irma, il me semble difficile d’imaginer un remaniement
avant le moindre résultat électoral. François Hollande est confiant du
cap qu’il suit. Un remaniement au début du mois de mars n’aurait pour
signification que la reconnaissance de sa nécessité mais qu’il serait
arrivé trop tard. La seule explication d’une telle urgence pourrait être
la sortie précipitée d’un groupe politique du gouvernement. Ce sur quoi
Jean-François Copé montre son inculture. Pourquoi le gouvernement
éclaterait sur le sujet de Notre-Dame-Des-Landes ? Le sujet est connu et
fait parti des désaccord dans l’accord législatif signé entre Europe
Ecologie-Les Verts et le PS, au même titre que l’EPR de Flamanville. Les
leaders d’Europe Ecologie-Les Verts sont dans leur droit et ils en
usent avec tact.
Un
remaniement entre les élections municipales et les élections
européennes serait plus probable. Il serait être peut-être même
indispensable si le PS subissait une grande défaite le soir du 2ème tour
des municipales. Il serait un signe aux électeurs que François Hollande
a compris une partie de leurs attentes. Juste avant les élections
européennes, François Hollande donnerait un coup de pouce au PS en
insufflant du dynamisme et un nouvel angle d’observation politique.
Enfin, un remaniement pourrait avoir lieu après les européennes, aussi bien en juin qu’en septembre ou en 2015. Ce
n’est pas tant la période du remaniement qui compte que le sens que
l’on veut lui donner. En choisissant un remaniement post-électoral, il
sera nécessaire de prendre en compte les attentes des électeurs. Ça
pourrait signifier l’entrée de composantes du Front de Gauche au
gouvernement si la gauche du PS réalise un gros score. Ou une alliance
avec le centre et peut-être la confirmation de l’aile sociale-démocrate.
On s’orienterait alors vers une confirmation de la politique menée
depuis le début du quinquennat qui sans me déplaire, ne ravira
probablement pas les Français qui se détournent de François Hollande
mois après mois dans les sondages de popularité.
Je
pense que l’heure du remaniement approche. J’aime l’idée d’un
remaniement entre les deux échéances électorales, cela donnerait un coup
de fouet à l’élection européenne et pourrait éviter une défaite. Ce remaniement ne doit pas être une conséquence électorale mais un nouveau
départ après 2 ans de gouvernement.
François
Hollande a engagé la confiance de son gouvernement dans la réalisation
de son pacte de responsabilité. Pour le deuxième acte du quinquennat, le
Président doit partir sur une équipe resserrée et centrée sur les
ténors de l’ancien. Manuel Valls, Christiane Taubira, Najat
Vallaud-Belkacem, Michel Sapin et Pierre Moscovici doivent être de la
nouvelle équipe ministérielle.
Valls
et Taubira pour poursuivre leur politique et mener à bien la grande
réforme pénale tant attendue par l’électorat de gauche. Les trois autres
s’adapteraient à tous les principaux postes. Pourquoi pas Pierre
Moscovici aux Affaires Etrangères ? Sapin poursuivrait son excellent
travail de dialogue social mis en place depuis 2012 au ministère du
travail tout en prenant les rennes de Bercy ou de Matignon. L’important,
c’est que l’ensemble du gouvernement soit pleinement impliqué dans 3
grandes réformes : la réforme fiscale avec la fusion de l’impôt sur le
revenu avec la CSG, la réforme pénale avec la fin des peines planchers
et de la politique du tout carcéral, la réforme de la famille avec le
statut des beaux-parents et, si le conseil de l’éthique va dans ce sens,
la PMA pour les couples de femmes lesbiennes.
Il
ne sert à rien de demander un remaniement juste pour le remaniement. La
politique restera celle de François Hollande. Une politique
sociale-démocrate qui ne satisfera pas le Front de Gauche. Une politique
qui restera toujours progressiste et humaniste et qui donnera toujours
des boutons aux réactionnaires de l’UMP. Si en plus l’OCDE
nous dit enfin que la courbe du chômage s’est bien inversée lors du
dernier trimestre 2013, alors seul un remaniement esthétique ne sera à
prévoir, au grand dam des éditorialistes du Point, du Figaro et
consorts.
C'est tout de même curieux, cette fascination pour les "remaniements", dont l'histoire de la Ve République prouve à l'envi qu'ils n'ont jamais changé quoi que ce soit à une situation politique donnée, sinon un léger rebond dans les sondages durant deux ou trois semaines.
RépondreSupprimerJe suis globalement d'accord, c'est pourquoi je propose de garder les principaux ministres
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